Je suis parti de rien pour arriver là où je suis.
Pourtant, si « je suis parti », c’est que j’avais bien un lieu de départ.
Quel est-il?
Je ne sais pas.
Ai-je besoin de le savoir?
Oui, pour avoir un trajet concret et avec un minimum de stabilité sur la durée et pour ça j’ai besoin d’un point de départ. Autrement, j’ai une girouette qui ne prend de sens qu’en fonction du vent.
De plus, il n’y a pas de bon vent à celui qui ne connait pas sa destination.
Pour mettre de la clarté sur ma destination, j’ai besoin de savoir d’où je pars pour savoir ensuite où je peux et veux partir.
A ma naissance, je me suis retrouvé dans un lieu et entouré de personnes que je ne connaissais pas concrètement. Je les ai découvert petit à petit, cela m’a pris du temps pour tenter de voir et comprendre ce monde tellement étrange pour moi à l’époque.
J’en ai compris et retenu certaines choses, ce qui m’a permis d’avancer et explorer le monde sous une certaine forme.
Aujourd’hui, je sais avec certitude que je suis la résultante de l’Amour de mes parents et plus exactement de leur acte d’avoir fait l’Amour.
C’est pour moi, un point de départ concret puisque j’ai pu démarrer ma vie à partir d’eux, avec pour base un acte d’Amour.
Jusque là, je n’invente rien et d’ailleurs, là n’est pas mon but pour l’instant. Par contre j’ai pour objectif de mettre de la lumière là où il n’y en a pas ou peu.
Est-ce possible?
J’ai envie de dire « OUI » et je vais essayer de faire du mieux que je puisse pour honorer et entamer, ou plutôt reprendre ce que cet enfant de 3 ans, 4 ans, 5 ans avait essayé de partager avec les siens.
Après ces différents âges et essais, j’ai couru après des rêves qui n’étaient pas les miens et j’y ai été programmé pendant des années car, oui j’étais un accro à la dépendance qui m’amenait à être quelque part reconnu.
Par ailleurs, je ne savais faire que cela.
J’ai voulu rompre cette dépendance à plusieurs reprises dans ma vie car j’en avais mare, plus que mare de ne pas pouvoir me sentir heureux et pleinement épanoui au travers ce que je faisais comme activités scolaire et extra-scolaire. Je ne l’étais qu’à demie-mesure.
Pour ce faire, j’ai essayé plusieurs moyens d’y arriver:
– les initiatives qui sortaient du cadre de l’éducation,
– les communications, les messages qui restaient incompris,
– les actions condamnées et remises dans le cadre d’origine grâce aux sanctions démesurées.
J’ai alors tenu au maximum ce que je pouvais à cette époque, pour continuer à vivre une vie qui n’était pas la mienne et sans ne plus rien dire. J’encaissais, par contre, tout bouillonnait en moi.
J’étais, à vrai dire dans un suicide déguisé et personne ne le comprenait réellement car j’étais tombé dans un mutisme.
Comment le savoir à ce moment là?
Je n’en n’avais nullement conscience et d’ailleurs ce n’est qu’Aujourd’hui que je prends conscience du schéma dans lequel je mettais englué. Ou plutôt, ce n’est qu’Aujourd’hui où je suis en capacité de pouvoir mettre concrètement des mots sur ce schéma que je fuyais par peur de l’affronter. Peur d’affronter ma dépendance à ne pas faire de choix, ou plutôt à ne pas assumer de choix au prix de ma vie.
Par contre je payé le prix fort du nom choix. En étais-je conscient?
Non pas à ce moment, car je pensais que c’était le prix de la vie.
Est-ce qu’un enfant est outillé pour faire des choix et les assumer au prix de sa vie?
Il découvre les outils, il les expérimentes, les testes, il se trompe, il change, apprend, teste, réussi, se spécialise et fonce.
A l’époque, j’ai pris conscience au travers de ce que mon environnement me rapportait.
Et il n’y avait pas intérêt à broncher, donc il n’y avait qu’un seul chemin possible.
Quelque part, c’est cool car il n’y a aucune chance de se tromper de chemin sauf que celui-ci n’était pas le mien.
En avais-je conscience?
Mon corps me donnait des feedbacks, des retours que je ne comprenais pas et que l’extérieur non plus ne comprenais pas.
J’étais dans un « schmilblick » dont la solution que l’on me préconisait était sert les dents, sert les fesses et avance.
Alors, oui cette solution marche, par contre pas sur le long terme.
Avec du recul, je me rends compte que dès le début, je me suis trompé grâce à divers stratagèmes et tentations mis en place pour que mes choix de bases soient biaisés et influencés. J’ai été suiveur et non leader, alors que je pensais l’être, car l’extérieur me le disait et me le prouvait au travers les résultats que j’obtenais auprès d’eux. Sauf que ce n’était jamais assez.
Alors, j’avançais avec cette sensation de n’être jamais assez, c’était affreux, car j’étais à fond sur l’accélérateur pour quelque chose sans fin.
C’est un peu comme si que j’étais monté dans un avion et dont la destination était déjà programmée, sauf que celle-ci n’était pas ce qui me faisait vibrer. Et pourtant je le pensais au moment de l’embarquement.
A part sauté en plein vol, je n’avais pas beaucoup d’autres choix, car un avion reste petit à l’échelle de la terre. Et les chances de survies à ce moment là, restent très faibles. Il y a tout de même des solutions.
Est-ce que je suis venu sur terre pour ne pas faire de choix, ou faire des choix biaisés et rester dans la dépendance?
Au début, je le pensais dur comme fer et je ne voyais pas d’échappatoire car ce schéma était bien huilé et fonctionnait d’enfer. Il me fallait alors trouver quelque chose de plus subtil, de plus fin pour le contourner. Au fond de moi je savais que cela était possible car je le sentais. Je le sentais tellement fort que je l’ai matérialisé.
C’est pour cela que « Ma vie c’est arrêtée à 20 ans. »
Bien-sûr que non, ma vie n’a marquée qu’un tournant à 180°, c’est à dire un « come back », un retour en arrière, un retour à la case départ, avec cet accident survenu en 2006.
Quel est la conséquence d’un tournant à 180°?
J’aborderais cette réponse lors de la 2ème partie.