S’autoriser

Je n’arrive pas encore à m’autoriser…

D’abord, je n’arrive pas encore à m’autoriser de ne pas réussir. C’est difficile de me dire que l’échec est possible et qu’il est tout à fait normal. C’est difficile de considérer un échec plutôt comme un apprentissage. Et pourtant je sais qu’il en est un. Je sais qu’il est normal d’échouer avant de réussir. Je sais qu’on ne peut pas arriver à atteindre un grand objectif comme ça, d’un seul coup, au bout d’une seule tentative. Je sais qu’il faut plusieurs essai, et de la persévérance. Je le sais. Mentalement.

Ensuite, il est aussi vrai que je n’arrive pas encore non plus à m’autoriser de réussir. Je doute encore trop de pouvoir être à la hauteur, par rapport à ma maladie notamment. J’ai peur qu’elle ne me permette pas de gérer les choses. En fait, le plus frustrant, c’est que je me sens encore parfois comme quelqu’un qui a des capacités moindres par rapport à quelqu’un qui n’est pas malade. Et je ressens cela, même si j’ai conscience que, sur certains points, j’ai déjà réalisé beaucoup plus de choses qu’un valide !

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Premier bilan de cette série d’articles

J’avais l’envie de faire un premier bilan aujourd’hui, dans cet article. Un premier bilan sur ces quelques semaines d’écriture sur le blog du Code de la vie.

Pour me remémorer tout ce dont j’avais déjà parlé, j’ai donc relu l’ensemble de mes articles. Cela m’a permis de me sentir fière ! J’ai (re)pris conscience de tout le contenu (les thèmes) que j’avais déjà partagé, et de tout ce que j’avais déjà raconté concernant mon histoire, mes défis perso et professionnels, ainsi que sur certaines des solutions que je mets en place (avec plus ou moins de difficultés, on va y revenir) au quotidien pour faire en sorte que mes journées soient les plus significatives possibles…

Faire ce premier bilan, c’est me donner l’occasion de faire le point sur ce qui va et ce qui ne va pas, pour voir ce qui peut être amélioré et comment.

En me relisant, j’ai vu que j’avais déjà abordé pas mal de thèmes : 

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Changer son langage intérieur

Depuis quelques temps, je m’aperçois de plus en plus de ce langage intérieur négatif que j’entretiens… Un langage intérieur qui ne croit pas en moi, mais surtout qui ne croit plus trop en mes capacités professionnelles et en la possibilité de vivre de l’activité de formation en ligne que j’ai créée il y a déjà deux ans.

J’ai lu pas mal de choses à ce sujet du langage intérieur, notamment qu’il est ce qui va créer une très grosse partie de votre réalité. Et effectivement, ma réalité professionnelle lui ressemble bien.

Je me répète souvent : « ça ne décolle pas ! », et effectivement : ça ne décolle pas. Je vous dirai plus bas comment je fais de plus en plus en sorte, maintenant que j’en ai conscience, de changer petit à petit mon langage intérieur. Et bien sûr, dans un futur article j’espère vous rapporter les résultats concrets de ce changement de façon de penser !

Si je fais comme une sorte d’état des lieux de mon vécu et de comment j’ai appris à appréhender la vie de façon générale, je constate que je n’ai pas vraiment appris à cultiver un langage positif envers moi-même, bien que naturellement je sois plutôt du genre optimiste, toujours à relativiser ce qui m’arrive, à prendre les choses avec un certain humour et recul. 

Je n’ai pas appris non plus à entretenir un langage intérieur qui me projette dans une vision positive de ma vie, dans une réalité qui deviendrait ce que je voudrais vraiment qu’elle soit. Ou alors, quand je l’ai fait, j’ai été vite déçue et j’ai vite « abandonné l’idée ». Sûrement un défaut de persévérance, comme celui que j’ai déjà évoqué dans cet article.

Mais rêver, je me disais que ce n’était pas pour moi. ça ne me semblait pas non plus être pour nous (ma famille) : on avait connu bien des galères, surtout au niveau de la maladie et du handicap.

J’avais donc plutôt appris à composer avec la réalité, à faire en fonction de ce qui était. A être aussi « terre à terre » comme on dit.

En grandissant et notamment « grâce à » l’apparition de la maladie, j’ai appris que je pouvais obtenir de la vie tout ce que je voulais, ou presque, du moment que ce n’était préjudiciable pour personne.

Ma rencontre avec le bouddhisme y a fortement contribué. (Merci ma tante !) J’ai alors appris à prendre la responsabilité de tout ce qui m’était arrivé jusqu’à présent. J’ai appris que j’avais « choisi » de vivre tout ça, parce que j’avais une mission bien à moi à accomplir. J’ai appris que ma vie pouvait elle aussi, malgré ma condition, aider et inspirer les autres. Il suffisait pour moi de trouver comment !

Comment aider ? Déjà en étant convaincue de pouvoir le faire. Et c’est là que revient la question du langage intérieur négatif. Car il est bien présent chez moi, sous la forme du doute notamment. Je vous invite à (re)lire mes précédents articles pour ne pas trop me répéter ici.

Comment je me convaincs de plus en plus de pouvoir aider ? D’abord en prenant conscience de mon langage intérieur, en écoutant ce que ma petite voix me dit. Puis en travaillant à changer ce langage intérieur !

Comment est-ce que j’arrive à changer petit à petit ce langage intérieur ? Parce que ce n’est pas magique, il faut un peu de temps pour changer ces vieilles habitudes, ces « bonnes » vieilles habitudes qui n’ont de « bonnes » que le nom !!!

Je prête donc plus souvent attention à tout ce que je me dis de négatif et de cassant. Puis j’exprime et en me répète une formule plus constructive, positive, voire son opposé.

Ex : « Je suis nulle » devient « j’apprends » ou « je fais de mon mieux. »

Ou alors, je reprends mon propos négatif et j’y apporte une nuance :

Ex : « Mon activité ne décolle pas » devient « Mon activité ne décolle pas, pour l’instant ! »

Je peux aussi consigner ces phrases négatives dans un cahier, où je note juste à côté leur version positive. Puis je les relis souvent. Pour m’en imprégner. Me mettre dans de bonnes vibrations. Me rappeler que je vis un processus, que le bon va m’arriver, quand cela sera le bon moment.

Voilà, c’est fini pour ce soir ! (Mon Valentin m’attend J )

Mais avant de vous laisser, je vous partage mon objectif qui est de continuer à travailler sur mon langage intérieur, à identifier les freins que je me mets encore (inconsciemment ou pas) et … à partager avec vous le changement que cela va créer dans ma vie.

 Belle soirée à tous les amoureux, et si vous n’avez encore personne à aimer, aimez-vous déjà vous-même. C’est l’essentiel !

En attendant le travail

Peut-on se sentir accompli(e) quand sa vie de tous les jours n’est pas encore ce qu’on voudrait qu’elle soit ?

Comment est-ce que j’arrive à gérer mon quotidien, pour que chaque jour ne soit pas qu’une simple journée qui passe, pour que chaque jour ait du sens ?

Comment trouver du sens à mes journées lorsque le travail n’est pas encore au rendez-vous ?

I. Me sentir accomplie, mais comment ? Le travail et moi.

Malgré la maladie, j’ai toujours voulu travailler. Travailler c’était donner un sens à ma vie, en étant utile aux autres. C’était aller au-delà de mon handicap, pour trouver ma place dans la société.

Quand en avril 2002, âgée d’à peine 21 ans, une neurologue m’a diagnostiqué les premiers signes cliniques et annoncé le nom de ma maladie (Strümpell-Lorrain), ce qui m’a le plus questionné à ce moment-là est : « Mais comment vais-je réussir à travailler ? »

Depuis toute petite,  je voulais devenir professeure des écoles. J’adorais les enfants mais je ne sais pourquoi, l’annonce de la maladie a démoli ce désir d’être prof… Je me disais : « Mais comment pourrais-je gérer des petits bouts dans une classe en étant en fauteuil roulant ? »

Ce deuil à faire me mettait dans une tristesse profonde. J’étais perdue, je ne savais plus où j’allais et ce que j’allais devenir, car je ne me voyais pas faire autre chose que prof à l’école maternelle (ou « au pire » en primaire.)

Je me souviens particulièrement d’un soir où, face à ma tristesse et mon désarroi, ma mère avait prononcé ces paroles cinglantes : « Ben, si tu te mets dans cet état-là, ça ne sert à rien qu’on te paye tes études. Tu n’as qu’à arrêter et tu feras bonniche ! » Je sais aujourd’hui qu’elle a fait ce qu’elle a pu, avec les ressources de mère qui étaient les siennes à l’époque. Avec une certaine maladresse, elle ne voulait que très certainement me faire « réagir », dans le sens de me faire comprendre que ma maladie n’était pas synonyme de « fin du monde », de prendre comme exemples mon père et mes tantes qui eux, avaient quand même pu travailler malgré la maladie génétique qui touchait notre famille.

Malgré les explications que je viens de donner, certains vont peut-être penser que ma mère était immonde de tenir de tels propos. Je l’ai bien évidemment aussi pensé ce jour-là ! Ce n’était pas vraiment les paroles réconfortantes que j’aurais eu besoin d’entendre de sa part. Je suis alors partie chez ma tante ce soir-là pour prendre du recul.

Très tôt dans la maladie, j’ai cumulé handicap moteur et visuel. Il m’a fallu venir apprendre le braille en Loire-Atlantique. C’était en 2004. Au cours de cet apprentissage, nous avions travaillé sur notre projet professionnel. C’est là que j’ai pensé à former les adultes, à défaut de me sentir capable de le faire maintenant auprès d’enfants.

J’ai appris le braille et l’informatique adapté au handicap visuel pendant dix mois, puis j’ai repris des études de psychologie pendant deux ans.

J’ai pu effectuer un stage à l’été 2007 où j’apprenais le français à différentes catégories de personnes, étrangères ou non. Cela a été une révélation !

Ensuite, je me suis formée au métier de formatrice professionnelle d’adultes (200862009) pour postuler à un poste au sein de l’association qui m’avait acceptée en stage. Après 4 ans de travail, mon entreprise a fermé. J’ai alors entrepris de créer mon activité en ligne qui me permettrait de continuer à aider les gens, tout en tenant compte de ma santé, de ma motricité et de ma fatigabilité qui avaient évolué…

Cette activité étant récente, je n’arrive pas encore à diffuser mes services de manière à en retirer des revenus décents. Le trait commun à tous les entrepreneurs, c’est de se faire connaître. Pour moi qui ai du mal à me déplacer, c’est plus compliqué.

Alors j’occupe mes journées de mon mieux. Mais elles ne sont pas toujours des plus significatives…

II. Quand est-ce qu’une journée n’est pas significative comme je voudrais ?

Une journée qui ne se passe pas comme je veux est une journée où j’ai l’impression de ne pas avoir avancé concrètement sur mes projets ou  mes « dossiers » importants et en cours : comme lorsque je dois remplir un dossier, faire mes comptes, rédiger un courrier administratif…etc. En général, ces « choses à faire » sont des choses à faire « pour moi ». Il m’est beaucoup plus simple de faire ces « trucs » pour les autres. 🙂

Concrètement, que se passe-t-il au cours de cette journée « pas comme je voudrais » ?

Cela peut être une journée où j’aurais eu tendance à repousser (procrastiner, dit-on…) ce que je sais avoir « de mieux à faire », au profit du ménage (et surtout des poussières ! (Grr !) ou d’une tâche de moindre importance. 

C’est une journée où je n’ai pas vraiment réussi à être disciplinée…  Où j’ai par exemple consulté mon téléphone alors qu’il était en mode silence, ceci pour me permettre LOGIQUEMENT,  de trouver la concentration. 

Je consulte alors mes mails et les réseaux sociaux à je ne sais combien de reprises.

Je joue bien trop souvent à ces petits jeux interactifs en équipe ou entre amis FB. Des petits jeux à base de lettres pour créer des mots et dont les parties ne durent que très peu de temps. « Une dernière, après j’arrête ! » « Mais oui, mon œil ! »

III. Qu’est-ce qu’une journée pleine de sens pour moi ?

Dans le désordre et dans l’ordre où les choses me viennent, je dirais qu’une journée pleine de sens serait une journée où j’ai accompli tout ce que j’avais prévu et planifié , et même plus ! (Le must !)

C’est une journée où j’aurais aussi pu aider quelqu’un avec mes compétences.

C’est une journée où j’aurais eu le temps de prendre soin de moi ET des autres. Pas juste de moi ou juste des autres, non ! Les deux en même temps, et j’ai même envie de dire « de moi d’abord. » Si je ne m’occupe pas de moi, qui le fera ? Car je suis théoriquement celle qui me connaît le mieux.

Et si je ne m’occupe pas de moi en premier, comment puis-je m’occuper sainement des autres, tout en gardant mon énergie ?

IV. Trouver du sens à mes journées lorsque le travail n’est pas : Ce que je fais déjà et ce que j’aimerais aussi réussir à faire pour être comblée par ma journée.

Une journée-type du must-de l’idéal-dans mon rêve le plus fou serait une journée où :

  • Je prends soin de moi : Je médite un peu le matin pour lâcher prise sur ce qui ne va pas ou n’est pas encore là. Pour focaliser sur du positif. Pour exprimer ma gratitude d’avoir ce que j’ai et d’être qui je suis. Pour demander à l’Univers, la Vie (appelez cela comme vous voulez) que cette journée soit significative. Je me concentre sur ma respiration pour faire redescendre la pression si besoin.
  • Je passe à l’action : je réalise au cours de cette journée toutes les tâches nécessaires à ma progression, celles qui me font avancer.
  • Avant celles-là, je peux aussi me mettre en action, en marchant un peu ou avec un peu de ménage. Mais je fais attention, car comme je l’écrivais plus haut, il peut y avoir un peu de fuite/procrastination dans le ménage. Je dois aussi m’occuper de faire des exercices d’étirements pour mes jambes.
  • Je prépare des repas sains et qui me font plaisir à manger, pour moi et mon doux foyer.
  • J’accorde du temps et de l’écoute à chaque personne/animal de la maison.
  • Je fais une bonne sieste de 20 min l’après-midi.
  • Je lis des choses qui font du bien.
  • J’écris pour inspirer.
  • Je regarde au moins un épisode de Game of Thrones. (Merci à celui qui m’a fait découvrir cette série addictive…)
  • Je consulte mes mails seulement une fois dans la journée.
  • Je m’arrête de jouer à mes p’tits jeux sur téléphone quand je sens que je suis fatiguée.

Et vous, que faites-vous pour que vos journées vous paraissent [plus] significatives ? Quelles sont les petites manies dont vous aimeriez pouvoir vous passer ? Et s’il y en avait, comment avez-vous réussi à les dépasser ?